Mardi 26 juillet 2011 :
Il pleut toujours.
Je passe la matinée à l'auberge de jeunesse à surfer sur le web et à dormir à moitié dans le salon commun. En effet, la nuit a encore été courte, mes voisines de chambres ayant été aussi sympathiques que bavardes.

En début d'après-midi, je quitte l'auberge et me dirige vers Bayonne. Un camping provisoire est mis en place dans un parc jouxtant les remparts des Mousserolles et l'accueil ouvre vers 14h. A mon arrivée, la file d'attente pour l'entrée est déjà bien longue. Deux heures d'attente sous la pluie, ça laisse le temps de sympathiser avec ses voisins. C'est ainsi que je fait la rencontre de Ji Té et Romain, deux vendéens bien sympa, et de leur ami Gaël qui nous rejoindra plus tard, mais aussi de Marou, Nana, Justine, Jules...

Pour des raisons strictement économiques (le paiement l'emplacement camping correspond à un forfait pour une tente de deux à quatre personnes), je propose Marou de partager ma tente. Elle accepte mais uniquement pour le passage en caisse. Nous parvenons enfin aux préfabriqués faisant office d'accueil du camping et où l'on nous remets nos petits bracelets rouges permettant l'accès au site.
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Aire d'accueil des Mousserolles, en face des remparts |

Le temps de monter le campement et déjà vient l'heure de l'apéro. Je retrouve mes voisins réfugiés sous les remparts pour passer la soirée à l’abri de la pluie. Il ne s'agit que de ma première soirée à Bayonne et les fêtes n'ont pas encore débuté mais déjà la convivialité ambiante donne une idée de ce que seront les jours à venir. La soirée arrivant à son terme, nous franchissons le pont-levis pour retourner vers le camping et apercevons un groupe de personnes se tenant au bord des douves. L'un d'eux, dans le plus simple appareil, s'avance dans l'eau noire et vaseuse puis s'y assoit sous le regard moqueur de ses amis. Un autre aperçu de ce que seront aussi ces fêtes.
Mercredi 27 juillet 2011 :

Première journée dans les rue de Bayonne et enfin le soleil pointe le bout de son nez après plusieurs jours d'absence. L'ouverture des fêtes n'a lieu que le soir
soir mais déjà de nombreuses animations ont lieu un peu partout dans les rue de la ville. En compagnie de Ji Té, Romain et Gaël, nous nous rendons en ville. Aussitôt entrés en ville, nous faisons la rencontre de Jacqueline, une belle rousse sucrée et fort conviviale (en fait un mélange de vin blanc, de limonade et de grenadine). Puis nous nous dirigeons vers le marché couvert pour assister au concours d'omelette au piment qui a lieu ce matin. Il y a là de nombreuse personnes affairées ici à casser des œufs, ici à faire revenir poivrons rouges et verts dans une grande poêles, ici à brasser une omelette géante, ici sauter sur un stand pour goûter les délicieuses omelettes aussitôt qu'elles sont prêtes (moi-même étant plutôt à classer dans la dernière catégorie). Nous restons assister un peu à l'évènement puis continuons notre visite de la ville.



Nous passons alors devant un bar situé le long du marché couvert et notre attention est attirée par l'un des produits en vente dans l'établissement :
Le pot de chichon à 7€ ? En voilà une drôle d'affaire. Nous décidons de tester les produits du terroir et nous posons autour d'une table agrémentée d'un pot de chichon, qui s'avère être de la rillette de porc locale, de jambon de Bayonne, de quelques piments et d'une bouteille de rosé bien fraîche.
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Borroka = Lutte Basque |
Une fois bien rassasiés, nous continuons notre tour de la ville. Toutes les rues du grand et du petit Bayonne fourmillent déjà de festayres vêtus de rouge et de blanc. Non loin des remparts, nous trouvons un espace d'animations où ont lieu des démonstrations de lutte basque mais aussi des jeux pour le public dont des combats de sumos. Nous nous arrêtons un instant pour observer les combats.
L'animateur au micro lance alors un défi "J'offre un verre à celui qui parviendra à me battre en combat de sumo !". Mon cerveau, encore ému par la rencontre avec Jacqueline et le pot de Chichon, réagit immédiatement : "Un verre offert ?". Je confie alors mon appareil photo à Ji Té et enjambe la barrière pour aller relever le défi. Je me dirige alors vers Thibaut, mon adversaire du jour, pour lui annoncer que je relève son défi. Je lui confie qu'étant myope et ayant déjà bien entamé les fêtes, il part avec un léger avantage. J'omets de préciser que j'ai quelques bases en judo...
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Et un verre offert ! |
Thibaut m'annonce le deal. Le combat se déroule en un seul round et si je gagne il m'offre un verre. J'accepte. Nous enfilons les gros costumes, nous mettons en place et le combat commence puis se termine sur un mouvement d'épaule, apparemment un peu trop vite au gout de Thibaut qui me propose finalement un revanche. J'accepte et le combat se conclue sur une planchette japonaise (le placement des pieds sur le corps de l'adversaire étant grandement facilité par le rembourrage du costume de sumo). Afin d'être sûr de ma victoire, mon adversaire n'était pas complètement sorti des limites de l'aire de combat, je le fait rouler au dehors puis lui saute dessus afin de l'achever (le combat de sumo, c'est vraiment violent et sans pitié).
Une fois libérés de nos armure de plastique, Thibaut me présente ses amis dont Angélique, une bayonnaise d'adoption originaire de région parisienne. Nous échangeons nos numéros et nous proposons de nous retrouver le soir pour la cérémonie d'ouverture des fêtes.
Après un dernier tour en ville, au cours duquel nous avons pu observer les courses de pirogues sur la Nive, rivière qui se jette dans l'Adour qui traverse également Bayonne, nous retournons en direction du camping. Nous rencontrons alors nos voisins assis sur les bancs d'une peña, ces fameux bars associatifs qui abondent dans les rues de Bayonne pendant les fêtes et les rejoignons pour prendre l'apéro avant d'aller faire une petite sieste au soleil au camping.
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Renaut 2CV avec blonde intégrée |

Après une bonne petite pause, nous voilà frais,ou presque, pour la soirée. Avant de retourner en ville, nous faisons un passage à la voiture de Ji Té pour qu'il prenne quelques affaires. Pendant qu'il fouille dans son coffre, une vieille dodoche deux portes décapotable (grande classe) immatriculée en Allemagne tente de se garer sur la place derrière nous. La place étant un peu courte, ses deux occupants descendent et nous les aidons à terminer la manœuvre : nous soulevons l'avant de la voiture et la faisons pivoter. La voilà bien garée. L'un des deux allemands se dirige alors vers le coffre pour l'ouvrir et c'est là que j'ai pu observer la scène la plus macho qu'il m'est été donnée de voir : une blonde d'un bon mètre quatre-vingt sort du coffre. Stupéfait, je lui demande si elle a voyagé ainsi depuis l'Allemagne. Elle me répond, sur un ton qui se veut rassurant, qu'ils viennent de San Sebastian, à "seulement" une grosse demi-heure de Bayonne...


Quittant les deux allemands, leur dodoche et leur bagage un peu particulier, nous retournons en ville. Nous rejoignons alors Thibaut et Angélique avec qui nous nous rendons sur la place de la Liberté, où se trouve l'Hôtel de Ville, pour assister à la cérémonie d'ouverture des fêtes et au réveil du roi Léon. Nous sommes en avance mais déjà la place est fort peuplée. Bientôt, il devient impossible de s'y déplacer tellement elle grouille de monde. La foule, fort joviale et déjà bien alcoolisée est si fébrile que sa rumeur couvre le son du chœur basque qui chante au pieds de l'Hôtel de Ville. Petit à petit, le soleil descend derrière le bâtiment. Sur le balcons apparaissent les officiels de la ville. Nous assistons aux discours d'ouverture tenu en basque par un des membre du club d'avirons de la ville. Puis s'ensuit la remise des clefs de la ville et le réveil du roi Léon avant que le ciel ne s'embrase sous la mascleta, le feu d'artifice sonore tiré depuis l'esplanade du Réduit toute proche.



Une fois le feu d'artifice terminé, notre groupe, en formation chenille, navigue comme il peut au milieu de la marée humaine qui se déverse à travers les rues du grand Bayonne pour quitter la place. Menés par Thibaut, quelque peu désorienté par la Jacqueline, nous parvenons tant bien que mal au petit Bayonne qui abritent la plupart des peñas. La suite de l'histoire est plus ou moins floue dans mes souvenirs, tel est l'étrange pouvoir du petit Bayonne. Ce dont je me souviens, c'est que nous ne sommes jamais parvenus au concert pour lequel nous avions traversé la ville, que nous avons fini par nous perdre un par un, qu'une nouvelle ligne de vie est apparue sur ma main droite suite à une tentative de recherche de mes camarades depuis un lampadaire mal sécurisé et que j'ai me suis retrouvé à danser devant une vache à lunettes qui chantait sur des airs de rock... Bref, après une première nuit de fêtes bien mouvementée, je traverse de nouveau le pont-levis au milieu de la nuit et fini par m'écrouler dans ma tente en me disant que les jours à venir promettent d'être épiques...
... les jours suivants se sont poursuivis dans la même ambiance de fête et de convivialité, les journées consistant principalement en des excursions rapide en ville, des siestes au soleil allongés sur l'herbe du camping ou dans le sable des plages de Biarritz ou d'Anglet, afin de récupérer pour se lancer à nouveau, le soir venu, à l'assaut du petit Bayonne et de ses folles nuits.
Le dimanche et sa soirée de clôture toute en couleurs sont arrivés en deux claquements de doigts semble-t-il et la soirée fut de nouveau follement mémorable. Mais il est de ces histoires qui ne se content pas sur un blog. Aussi, plutôt que de vous en dire davantage sur l'ambiance de ces fêtes, si cela vous intéresse d'en savoir plus, je ne peux que vous inviter à aller y goûter vous même.
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