Puis la visite se poursuit et ce sont tous les aspects de la société basque qui défilent devant nos yeux au fil de salles sombres, contenant des décors immobiles représentant des scènes allant de l'atelier du tisserand basque au trinquet de pelote, en passant par la maison traditionnelle... la voix enregistrée semble de plus en plus soporifique et, bientôt, l'immobilisme des décors, le contraste entre la fraîcheur de l'intérieur sombre du musée la chaleur extérieure, ainsi que le retour sur digestion de mon pique-nique du midi, ont raison de mon attention et je manque de m'endormir sur un banc. Heureusement, la visite se termine enfin et nous débouchons dans la boutique du musée dont la taille laisse à penser qu'il faudrait plutôt parler du musée de la boutique. Des centaines de linges basques, vendus à des prix affolants, sont entassés dans plusieurs pièces sur des meubles traditionnels basques, eux aussi à vendre.
Je quitte le musée plutôt déçu. En effet, ma seule expérience d'écomusée par le passé était celle de l'écomusée d'Alsace, à Colmar, véritable village ancien reconstitué, que je vous conseille au passage. Je pensais trouver quelque chose d'au moins aussi vivant et certainement pas d'aussi commercial en pays Basque. Si je m'étais attendu à cela, j'aurais certainement économisé le billet d'entrée et profité davantage du soleil d'autant que celui-ci commence à se cacher derrière des nuages.
Je me rends ensuite à Saint-Jean de Luz même et me gare derrière la colline Saint Barbe.Le temps se couvre un peu et je réalise alors que mon parapluie est resté à Bayonne, accorché à la branche du Tilleul qui surplombait ma tente... Après un rapide tour sur la colline de la Sainte Barbe, je décide de rejoindre le centre-ville par la jetée. Je découvre alors, au fil des panneaux touristiques, un peu de l'histoire de la ville : d'abord port de pêche florissant grâce à la morue et à la baleine, point frontalier important souvent attaqué par les espagnols puis symbole de la paix quand elle accueille le mariage entre Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche, infante d'Espagne, la ville souffre ensuite, au XVIIIe siècle, de nombreuses tempêtes qui détruisent ses digues et noient ses rues ainsi que de la fin de la pêche à la baleine dans le golfe de Gascogne. Au XIXe, la ville, solidement protégée par les digues de la Socoa, de l'Artha et de la Saint Barbe, devient finalement un lieu de villégiature très prisée.
Arrivé au bout de la jetée, je me rends dans le centre ville et flâne devant les vitrines des boutiques joyeusement décorées ici par des centaines de paires d'espadrilles empilées, là par des turons multicolores ou encore par des pluies de piments ou des régiments de jambons et autres gourmandises basques.
Satisfait de ma petite visite, je retourne à la voiture et reprends la route en quête d'un endroit où passer la nuit. Après une semaine sous la tente et le souvenir peu confortable de ma première nuit en voiture, l'idée de dormir dans mon véhicule ne m'emballe pas et je me mets en tête de dormir à la belle étoile bien que la météo semble se dégrader. Je grimpe sur les petites routes jusqu'à parvenir au col d'Ibardin, sur la frontière. Je prends tout le nécessaire pour une nuit en plein air et m'engage sur un petit sentier alors que la lumière commence à décroitre. Je finis par trouver une clairière de fougères dotée d'un bon matelas de mousse et décide de m'installer là...
Je réunis mes affaires dans mon sac que je recouvre de sa housse anti-pluie puis me glisse dans mon duvet lui-même enveloppé d'un sur-sac imperméable.
La première partie de la nuit se passe plutôt bien. Malgré une certaine fraîcheur, je dors comme un bébé sur mon matelas de camp augmenté par l'épaisseur de mousse qui couvre le sol. Bref, cela aurait été une bonne nuit si, vers environ 4h du matin, je n'avais pas été réveillé par les trombes d'eau qui se sont abattues soudainement. M'enfonçant au mieux dans le sur-sac pour ne pas mouiller mon duvet, je me demande pourquoi j'ai eu l'idée de dormir à la belle étoile alors même que celle-ci était bien cachée derrière d'épais nuages...
Mardi 2 août 2011, au-dessus du col d'Ibardin :
Mardi 2 août 2011, au-dessus du col d'Ibardin :
De retour au col, je m'aperçois que ce que j'avais pris la veille pour une petite station de sports d'hiver était en fait un impressionnante concentration de ventas, ces supermarchés postés à la frontière espagnole et assaillis par les français en quête de produits bien moins taxés que chez nous. Je profite de leur ouverture pour aller acheter de quoi petit déjeuner (Cuajada de oveja, un sorte de yaourt à base de lait de brebis caillé, je vous le conseille) puis reprends la route.
Je redescends en direction de Saint-Jean de Luz puis prend la nationale en direction d'Hendaye et d'Irun.
Despues, noto que alguna cosa ha cambiado. La señalizacion es diferente y me recuerdo de cuando estaba a Barcelona... ay, estoy en España sin que he notado que he pasado la frontera.
Rápidamente, llego a San Sebastián (Donostia en vasco). La ciudad parece muy grande y aparcar en el centro se revele casi imposible. Busco la albergue de juventud que se sitúa al otro lado de la concha. Mais j'ai beau passer et repasser en voiture, je ne la trouve pas. Sur le point d'abandonner, je finis par trouver un place gratuite qui s'avère être non loin de l'auberge. Sauvé ! Je baragouine du mieux que je peux que je souhaite prendre un lit pour la nuit à la dame de l'accueil qui, amusée devant mes efforts, continue de me parler en espagnol plutôt que d'enchainer en français. Elle m'explique que les chambres ne seront ouvertes qu'à partir de 15h et qu'en attendant je peux mettre mes affaires dans une consigne. C'est là que je rencontre Anna et Nathalie, deux toulousaines en vacances à San Sebastian et qui me proposent de se retrouver le soir pour aller tester les bar à pintxos (tapas en basque) du casco viejo.
Rápidamente, llego a San Sebastián (Donostia en vasco). La ciudad parece muy grande y aparcar en el centro se revele casi imposible. Busco la albergue de juventud que se sitúa al otro lado de la concha. Mais j'ai beau passer et repasser en voiture, je ne la trouve pas. Sur le point d'abandonner, je finis par trouver un place gratuite qui s'avère être non loin de l'auberge. Sauvé ! Je baragouine du mieux que je peux que je souhaite prendre un lit pour la nuit à la dame de l'accueil qui, amusée devant mes efforts, continue de me parler en espagnol plutôt que d'enchainer en français. Elle m'explique que les chambres ne seront ouvertes qu'à partir de 15h et qu'en attendant je peux mettre mes affaires dans une consigne. C'est là que je rencontre Anna et Nathalie, deux toulousaines en vacances à San Sebastian et qui me proposent de se retrouver le soir pour aller tester les bar à pintxos (tapas en basque) du casco viejo.
Hommage à Flemming d'Eduardo Chillida et baie de la Concha |
Le rendez-vous étant donné, je pars en direction du centre ville. Il faut longer pour cela toute la baie de la Concha (coquille en espagnol, le nom étant dû à la forme de la baie). La ballade est sympathique bien que je m'attends à ce qu'elle paraissent longue après quelques aller-retours : quarante minutes de marche tout de même pour parvenir au centre-ville.
Après un petit tour dans le vieux quartier (casco viejo) et dans le port, je retourne à l'auberge pour prendre possession de mon lit et me doucher. Après un nuit sous la pluie et une semaine à Bayonne où il fallait marcher vingt minutes pour se rendre au palais des sports afin de prendre sa douche dans une ambiance de fin d'entraînement de foot-ball, la douche commune d'une auberge de jeunesse espagnole semble du plus grand luxe. Une fois lavé, rasé et brossé, je me rends à la salle commune de l'auberge pour geeker un peu avant de retrouver Anna et Natalie armées d'une bouteille de cidre basque dont le goût ferait pâlir le plus robuste des normand.
Nous nous rendons donc au Casco Viejo, bien motivés pour découvrir les surprises culinaires qui nous y attendent. C'est tout ému que je fais ma première rencontre avec les bar à pintxos. L'ambiance est un peu déstabilisante pour le néophyte que je suis, surtout ne maîtrisant pas la langue. Le bar est recouvert de pintxos, petites préparations culinaires qui se mangent en deux ou trois bouchées, d'une variété remarquable (poivrons farcis, foie gras poêlé, poulpe vinaigré, bouchées aux fruits de mer...) . Les gens vont et viennent dans tout les sens, dans une ambiance bruyante et conviviale, prennent un pintxo ici, jettent leurs serviettes en papier au sol, commandent un autre verre... Les serveuses crient à travers la salle pour appeler les clients afin qu'ils récupèrent leurs commandes, encaissent en jetant la petite monnaie contre la caisse, servent des verres à tour de main dans un mouvement ample levant la bouteille haut au-dessus des verres (cela afin d'aérer le vin ou le cidre qui, l'un comme l'autre, sont loin d'être des grands crus).
Un ou deux verres et quelques pintxos plus tard, nous sortons devant le bar. Anna, sortie à peine une minute avant nous, est déjà en pleine conversation avec deux quinquagénaires tout souriants. Nous nous joignons à la discussion et bientôt, Iñaki, l'un des deux hommes, nous invite à le suivre. Il nous fait traverser le vieux quartier et nous arrivons devant une porte toute banale.
Il nous invite à entrer en nous disant "Es mi residencia segunda." Nous pénétrons dans le hall puis nous dirigeons vers une porte qui donne sur un escalier semblant mener à une cave. D'abord enthousiasmé par la soirée et cette rencontre, l'espace d'un instant, je me suis tout de même demandé s'il était bien prudent de suivre deux quinquagénaires inconnus dans une cave seul en compagnie de deux jeunes femmes... Nous descendons donc vers cette cave d'où s'élèvent des voix et des rires et rencontrons des membres de la sociedad d'Iñaki : l'Esperanza. A la base un association sportive, fondée en 1911 (el Club deportivo Esperanza), il s'agit d'une société gastronomique comme il en existe beaucoup dans la ville. Le principe : une cuisine de niveau professionnel ouverte aux sociétaires pour qu'il puissent venir y cuisiner et inviter des amis à dîner. Nous discutons un peu avec les sociétaires autour d'un cidre et d'une bière ou deux, retournons faire un tour dans le casco viejo, puis nous quittons nos nouveaux amis après qu'Iñaki nous ait invité à venir manger à la sociedad le jeudi soir (ce qui m'incite pour le coup à rester deux jours de plus à Donostia)...
Así termina mi primer día en San Sebastián. Así empieza mi viaje en España.
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