mercredi 7 août 2013

Arrivée au Nicaragua

Suite à cette petite étape aux Etats-Unis d'Amérique, me voilà à nouveau dans l'avion pour la destination finale de mon voyage : Managua, capitale du Nicaragua. Le vol se passe plutôt bien : Je discute un peu avec mon voisin, un diplomate du Vatican qui revient à Managua, où il a vécu par le passé, pour quelques jours de vacances. Puis on nous sert une petite collation : un croissant fourré au fromage ! Ni vraiment croissant, ni vraiment fromage, je me demande si c'est un signe du destin pour me dire : "Tu vas rapidement regretter la France". Enfin, la chose se laisse manger facilement et nous arrivons bientôt au-dessus de Managua et du lac dont la capitale tire son nom.

A la sortie de l'aéroport, je prends un taxi pour me rendre chez mon hôte rencontrée sur le net grâce au site de couchsurfing. Je donne la direction. L'adresse serait un bien grand mot car ici beaucoup de rue n'ont pas de nom et il n'y a presque jamais de numéro. Il s'agit toujours de direction à partir d'un point de repère. Par exemple pour trouver mon hôte, je devai prendre un quartier de maison vers le bas et un vers le lac à partir du pont jaune...
Arrivés sur place, nous ne trouvons pas l'adresse exacte. Je dis au chauffeur de me déposer et que je vais continuer à pieds mais celui-ci me dit de demander aux policiers qui se trouvent dans la rue. Ces derniers ne situent pas bien l'endroit où je désire me rendre malgré mon plan et les indications imprimées de mon hôte. L'agent face à moi semble perplexe et demande à son collègue d'aller chercher le 4x4. Et me voilà embarqué avec escorte armée ! Nous trouvons la ruelle (qui devient plus ou moins une piste) et je reconnais les lieux aux indications données par mon hôte. Nous arrivons à l'entrée d'une sorte de grand jardin où se trouvent plusieurs maisons. Là, un groupe d'homme monte la garde face à un atelier d'artisanat de métal. Mon hôte m'avait parlé de l'endroit et dit que je pouvais demander mon chemin là. Aussi je dis au policier qu'il peut me laisser là mais il me fait signe de ne pas bouger de la voiture, l'air peu confiant, et va demander renseignement aux hommes. Finalement, nous arrivons au bout du chemin devant la maison de mon hôte dont les voisins nous accueillent avec surprise moi et mon escorte. Je remercie les policiers qui repartent rassurés et fais la rencontre de mes voisins temporaires (une jeune allemande post-doctorante et un médecin infectiologue à la retraite) qui sont un peu surpris de mon arrivée et me confient qu'ils étaient un peu inquiet de voir la police arriver car elle a la réputation d'être corrompue et ce n'est pas forcément bon signe de les voir débarquer. Enfin, me voilà arrivé et c'est le principal. Il est maintenant temps de découvrir les lieux...


Les premiers jours suivants mon arrivée, le décalage horaire faisant (8h avec la métropole), je me réveillais très tôt (plusieurs fois, je me suis retrouvé avec les yeux grands ouverts à 3h le matin, ce qui correspond à 11h en métropole). De toute manière, sous ces latitudes, le soleil se lève presque toute l'année à 6h pour se coucher vers 18h. Et dès 5h, les merles fauves et leurs camarades se mettent à chanter.


Yugüirro (Turdus grayi Bonaparte) ou Merle fauve
Oiseau National du Costa Rica

Araignéee de la famille des Salticidae, communément appelée araignée sauteuse




Se déplacer dans Managua n'est pas évident pour les non habitués. Pour ma part, j'ai beaucoup marché les premiers jours. C'est en effet l'un de mes modes de transport préférés : économique et surtout permettant de découvrir tous les détails d'une ville en prenant son temps. Ceci dit, la marche est plutôt déconseillée dans Managua. En effet, même si le pays est l'un des plus sûr d'Amérique Centrale, il n'en reste pas moins très pauvre et cela se manifeste dans tout Managua. Aussi est-il déconseillé de se promener dans certains coins de la ville, qui plus est quand on est blanc, au risque de se faire voler. Ceci dit, avec quelques précautions élémentaires (ne pas compter sa liasse de billets de 100 US$ en téléphonant avec le dernier I-Phone avec ses Ray-Ban sur le nez au milieu du marché oriental par exemple), le risque est tout de même limité de jour. Non, le plus difficile lorsque l'on pérégrine à pieds à travers Managua est la circulation routière. Les passages piéton sont quasi inexistants, les pièges sur les trottoirs nombreux (si on regarde trop en l'air, on a vite fait de tomber dans une bouche d'égout de deux mètres de fond) et la circulation dense de véhicules pour beaucoup loin de passer un contrôle technique français génère un bruit et une pollution  peu agréables. On m'avait prévenu, Managua n'est pas la ville de rêve. La première impression pour un occidental tel que moi, habitué à son petit confort et à la sérénité de ses petites villes de Bourgogne, peut être déstabilisante : les rues sont sales et bruyantes, beaucoup d'habitats sont plus que précaires, faits de quelques parpaings, de tôles ondulées et de toute sortes de matériaux de récup' et les chevaux tirant les "calèches" de ces personnes ramassant les bouteilles plastiques ou autres moyens de revenu substantiels sont dans un état à faire mourir Brigitte Bardot d'un infarctus.


Un des nombreux canaux traversant Managua afin d'acheminer les eaux de pluies (et les déchets emportés) en direction du lac Managua. Heureusement, les eaux sont maintenant traitées en grande partie, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé.






















La marche fonctionne un moment mais est vite épuisante et pas nécessairement agréable donc. Non, le moyen de transport privilégié reste le bus... Ceci dit, mieux vaut connaitre ou bien se renseigner. En effet, si certains arrêts (parada) bénéficient d'un panneau indiquant les lignes (rutas) qui y passent, ce n'est pas le cas partout. Quant à trouver un plan des lignes, le seul que j'ai pu trouvé se trouve ici et pour les horaires, comme pour beaucoup d'autres choses au Nicaragua, il n'y en a pas. L'avantage est que le trajet ne coûte presque rien (2,5 Cordobas soit moins de 10 cents) et si vous ne voulez pas des bus, parfois bondés, les courses en taxis vous reviendront à moins de 100 Cordobas (moins de 4$) dans la ville.


Autre grand aspect positif au Nicaragua, vous ne risquez pas de mourir de faim. On trouve de la nourriture partout et pour pas cher. Bien sûr, il ne faut pas vous attendre à de la grande gastronomie et les normes d'hygiènes sont légèrement différentes de ce que l'on trouve chez nous (quoi que comparé à certains kebab, il faut voir). Ainsi, vous mangerez copieusement avec boisson dans la plupart des comedor pour moins de 100C$ (soit moins de 4$).


Repas au Comedor de la Rotunda Güegüense
Au menu : cœur de bœuf grillé, frijoles (haricots rouges), platano (plantain) entre autres. Tout ça pour 60 Cordobas (C$) soit moins de 2€ boisson comprise

Lili et Bobo montent la garde dans la petite maison de Loma de Monserrat où j'étais hébergé
Bref, les premiers jours se passent tranquillement à découvrir la ville et les habitudes de vie. Mon hôte me dit que je peux rester autant que je veux, le temps de trouver où vivre et je profite du petit îlot de sérénité où elle vit au milieu de la ville tout en faisant mes recherches d'appartement à mon rythme en compagnie des deux gardiens des lieux.

J'ai toutefois la chance de trouver rapidement un petit appartement, bien situé par rapport à mon futur lieu de travail. C'est le premier que je visite, le mercredi suivant mon arrivée, et l'endroit me plait immédiatement. L'emménagement est prévu pour le samedi soit juste une semaine après mon arrivée. Dans l'attente, je peux profiter du jeudi, férié à Managua, pour assister aux célébration de Santo Domingo de Guzman, saint patron de la capitale nicaraguayenne.

La rotunda Güegüense, Managua

Fêtes du premier août célébrant à Managua Santo Domingo de Guzman, Saint Patron de Managua


Défilé de caballistas en marge des célébrations de Santo Domingo de Guzman



La rotunda del Periodista, Managua


Entrée de la propriété


Le samedi, je rejoins donc mon nouveau chez moi, dans le quartier dit de Ticomo, sur la Careterra Sur à l'ouest de Managua. La propriété se trouve un peu en hauteur, loin de la grande route. Ainsi, je me retrouve loin du trafic de la ville et peux profiter d'un peu de calme.

La salle à vivre (salon et cuisine)






L'appartement en lui même n'a rien d'exceptionnel et pas mal d'aménagements restent à prévoir si je reste ici. Mais il a l'avantage de ne pas être très cher, pratique et je peux n'y séjourner que quelques mois si je le désire. Mais ce qui m'a surtout fait prendre ma décision, c'est le jardin...






Bienvenidos en mi jardín :

Bananes ? Je dirais plantain.

Papaye cette fois !
Tiens, encore des arbres...





Petite vue sur la vallée depuis le fond du jardin

Ah zut, celui-là ce n'est pas un fruit !



Tiens, j'ai cru voir passer quelqu'un...



Bref, difficile de représenter la taille et la diversité du jardin. Disons qu'il y a de l'espace et nombre d'arbre fruitier. Juste devant mas porte se trouvent notamment un manguier, un oranger et un papayer, quelques mètres plus loin, des bananes plantains. Enfin, ce petit coin de paradis, a aussi ses désavantages : pas accessible en bus, il faut emprunter un autre moyen de transport pour rejoindre le réseau de bus.


Les motos taxis sont sympas mais le prochain objectif reste quand même de trouver une voiture...

4 commentaires:

  1. C'est très intéressant, pour ton adresse de couchsurfing, c'est complètement fou, je lisais un livre "la terre vue d'la selle" d'un cycliste qui a fait le tour du monde, et il a décrit l'adresse de son hôte exactement comme toi, à tous les coups vous avez abouti au même endroit !! ^^
    Amuse toi bien, et continue tes publications, c'est sympa à lire et surtout voir toutes les photos !!

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  2. Super, on se croirait à tes côtés tellement la description est précise et avec les photos à l'appui en plus. Tu as déjà découvert pas mal de choses en si peu de temps... Bonne installation et à bientôt. Bisous. Mam

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  3. Merci encore de nous faire partager ces moments, les photos sont très belles et tes commentaires toujours empreints d'humour :-)) Les images de ton jardin détonnent avec celles bétonnées du tram de miami..., mais tout de même, les plages y restent uniques et je comprends que la tentation d'une baignade ait été très forte. Je te souhaite donc une bonne installation et si ton jardin fait palir d'envie, je redouterais d'y rencontrer l'araignée sauteuse ! Je te fais une grosse bise.
    Agnès

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  4. J'ai parcouru rapidement ton blog et je l'ai trouvé très sympa. Je vois que tu t'adaptes bien alors à partir de maintenant je t'écrirai en espagnol! Hasta muy pronto!
    Que lo pases bien y que disfutes!

    Maud (prof de verdun)

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