mercredi 21 août 2013

Le fruit du jour : le Pitahaya

Le pitahaya (nom espagnol) ou pitaya, appelé également fruit du dragon, est l'un des nombreux fruits qu'on peut trouver dans notre petit jardin. Il s'agit ici de l'espèce Hylocereus polyrhizus, à la pulpe et à la peau roses.
Le pitaya est le fruit d'une cactée arbustive épiphyte, c'est-à-dire qui croît en se servant d'autres plantes plantes comme support.





Le pitaya est surtout utilisé pour faire des jus frais, sa couleur originale étant très attrayante. Le goût est assez doux, relativement peu sucré. Pour ma part et sur les conseil de la propriétaire des lieux, j'ai décidé de le goûter en faisant un yaourt aux fruit :


Belle découverte. Le gout rappelle celui de fruits rouges et, en cherchant un peu je retrouve la saveur de fraises des bois. Mon impression est confirmée en voyant le surnom anglais du fruit : strawberry pear.

samedi 10 août 2013

Opération "Objectif Hamac"


Ce samedi, je retrouve mes deux compatriotes allemandes (eh oui, l'Europe est une grande nation...) pour prendre le bus pour la ville de Masaya, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Managua. La ville est connue pour ses marchés et sa fabrication artisanale de hamacs. Nous commençons par le nouveau marché, le marché municipal. L'ambiance est un peu semblable à celle des souks orientaux : on y trouve de tout et de n'importe quoi. La quête du hamac commence donc et nous atteignons notre objectif très rapidement : trois hamacs achetés à 250 cordobas l'unité (soit environ 7,5€). Content de notre achat, nous continuons tranquillement notre tour du marché avant de traverser la ville vers son centre pour découvrir le "mercado viejo", l'ancien marché détruit lors de la révolution  puis reconstruit par la suite.

Murs du Mercado Viejo


L'endroit, charmant, est toutefois bien plus touristique que le précédent : allées plus espacées, en plein air, étales bien rangés avec davantage d'articles type "souvenirs", prix plus élevés et clientèle composée exclusivement de touristes (ce qui fait bizarre lorsque l'on vient de Managua où il est assez rare de croiser des cheles (des blancs, gringos ou européens). Nous apprécions toutefois l'endroit, notamment l'énorme smoothie de fruits frais (mangue et oranges pour moi), et continuons notre chemin en direction de la lagune de Masaya.




La ville partage son nom avec la lagune au bord de laquelle elle se trouve, située au pieds du volcan et du parc national du même nom. Une jolie vue s'offre alors à nous et nous observons un moment les flots situés quelques dizaines de mètres en contrebas et les quelques vautours qui les survolent.


Sur le retour, nous faisons un arrêt pour regarder un instant un match de baseball puis passons devant les maisons d'artisans qui se trouvent entre la lagune et le Mercado Viejo : ici on fabrique des chaises longues, là des hamacs...
Nous entrons dans l'une d'elles et sa propriétaire nous explique que tout est affaire de famille. Ses hamacs en filets sont fabriqués par trois personnes différentes, passant chacune une journée sur son labeur. Les pièces sont très belles mais bien sûr bien plus chères que les hamacs trouvés au marché (compter parfois plusieurs milliers cordobas pour un hamac).


Nous poursuivons notre visite de la ville et passons devant une université. Les filles proposent d'essayer d'entrer pour voir à quoi cela ressemble. A Managua, il y a plusieurs universités. Jusqu'à présent, je n'ai eu l'occasion d'en visiter qu'une, l'une des plus grande, l'Universidad Centro America (UCA) certes plutôt petite mais bien équipée. L'université que nous visitons aujourd'hui est bien différente : quelques salles, de petite tailles, donnent tout sur un patio central. Un tableau blanc, quelques chaises et tables empilées en fond de salle et deux ou trois posters fait mains sur les murs : à peine plus équipé que les préfabriqués dans lesquels on nous dispensait certains cours à l'Université Lyon 1 (ah, la nostalgie des après-midi statistique chauffés à 35°C entre quatre murs en cartons...).














Nous terminons notre tour de la ville et reprenons le chemin vers la gare de bus, à côté du mercado municipal. En chemin, nous observons la complexité du réseaux électrique et marquons une pause un peu triste devant l'opposition entre les messages officiels et certaines réalités.







Puis nous faisons un dernier tour dans les allées du marché avant de nous  diriger vers notre bus.
Gare de bus du mercado municipal de Masaya





De quoi mettre en confiance : "Ce bus n'a qu'un seul propriétaire, Christ, et une seule mission, te servir."

Mission accomplie !!

Journée bien remplie

Termine une journée bien remplie : matinée au consulat pour remplir quelques papiers (je suis maintenant porteur d'une carte me plaçant officiellement sous la protection consulaire de la France...), après-midi à la UCA (universidad centro americana) pour un séminaire sur les énergies renouvelables en Amérique Centrale organisé par l'ambassade d'Allemagne (il va falloir que mon nicaraguañol progresse amplement si je veux profiter de ces petites sauteries autrement que par le buffet) et soirée crêpes à la française pour pendre la crémaillère en compagnie de quelques amis et de la famille de la proprio :) Minuit trente, demain on prend le bus à dix heures direction Massaya et ses marchés artisanaux : j'ai nommé l'opération "objectif hamac".

mercredi 7 août 2013

Arrivée au Nicaragua

Suite à cette petite étape aux Etats-Unis d'Amérique, me voilà à nouveau dans l'avion pour la destination finale de mon voyage : Managua, capitale du Nicaragua. Le vol se passe plutôt bien : Je discute un peu avec mon voisin, un diplomate du Vatican qui revient à Managua, où il a vécu par le passé, pour quelques jours de vacances. Puis on nous sert une petite collation : un croissant fourré au fromage ! Ni vraiment croissant, ni vraiment fromage, je me demande si c'est un signe du destin pour me dire : "Tu vas rapidement regretter la France". Enfin, la chose se laisse manger facilement et nous arrivons bientôt au-dessus de Managua et du lac dont la capitale tire son nom.

A la sortie de l'aéroport, je prends un taxi pour me rendre chez mon hôte rencontrée sur le net grâce au site de couchsurfing. Je donne la direction. L'adresse serait un bien grand mot car ici beaucoup de rue n'ont pas de nom et il n'y a presque jamais de numéro. Il s'agit toujours de direction à partir d'un point de repère. Par exemple pour trouver mon hôte, je devai prendre un quartier de maison vers le bas et un vers le lac à partir du pont jaune...
Arrivés sur place, nous ne trouvons pas l'adresse exacte. Je dis au chauffeur de me déposer et que je vais continuer à pieds mais celui-ci me dit de demander aux policiers qui se trouvent dans la rue. Ces derniers ne situent pas bien l'endroit où je désire me rendre malgré mon plan et les indications imprimées de mon hôte. L'agent face à moi semble perplexe et demande à son collègue d'aller chercher le 4x4. Et me voilà embarqué avec escorte armée ! Nous trouvons la ruelle (qui devient plus ou moins une piste) et je reconnais les lieux aux indications données par mon hôte. Nous arrivons à l'entrée d'une sorte de grand jardin où se trouvent plusieurs maisons. Là, un groupe d'homme monte la garde face à un atelier d'artisanat de métal. Mon hôte m'avait parlé de l'endroit et dit que je pouvais demander mon chemin là. Aussi je dis au policier qu'il peut me laisser là mais il me fait signe de ne pas bouger de la voiture, l'air peu confiant, et va demander renseignement aux hommes. Finalement, nous arrivons au bout du chemin devant la maison de mon hôte dont les voisins nous accueillent avec surprise moi et mon escorte. Je remercie les policiers qui repartent rassurés et fais la rencontre de mes voisins temporaires (une jeune allemande post-doctorante et un médecin infectiologue à la retraite) qui sont un peu surpris de mon arrivée et me confient qu'ils étaient un peu inquiet de voir la police arriver car elle a la réputation d'être corrompue et ce n'est pas forcément bon signe de les voir débarquer. Enfin, me voilà arrivé et c'est le principal. Il est maintenant temps de découvrir les lieux...


Les premiers jours suivants mon arrivée, le décalage horaire faisant (8h avec la métropole), je me réveillais très tôt (plusieurs fois, je me suis retrouvé avec les yeux grands ouverts à 3h le matin, ce qui correspond à 11h en métropole). De toute manière, sous ces latitudes, le soleil se lève presque toute l'année à 6h pour se coucher vers 18h. Et dès 5h, les merles fauves et leurs camarades se mettent à chanter.


Yugüirro (Turdus grayi Bonaparte) ou Merle fauve
Oiseau National du Costa Rica

Araignéee de la famille des Salticidae, communément appelée araignée sauteuse




Se déplacer dans Managua n'est pas évident pour les non habitués. Pour ma part, j'ai beaucoup marché les premiers jours. C'est en effet l'un de mes modes de transport préférés : économique et surtout permettant de découvrir tous les détails d'une ville en prenant son temps. Ceci dit, la marche est plutôt déconseillée dans Managua. En effet, même si le pays est l'un des plus sûr d'Amérique Centrale, il n'en reste pas moins très pauvre et cela se manifeste dans tout Managua. Aussi est-il déconseillé de se promener dans certains coins de la ville, qui plus est quand on est blanc, au risque de se faire voler. Ceci dit, avec quelques précautions élémentaires (ne pas compter sa liasse de billets de 100 US$ en téléphonant avec le dernier I-Phone avec ses Ray-Ban sur le nez au milieu du marché oriental par exemple), le risque est tout de même limité de jour. Non, le plus difficile lorsque l'on pérégrine à pieds à travers Managua est la circulation routière. Les passages piéton sont quasi inexistants, les pièges sur les trottoirs nombreux (si on regarde trop en l'air, on a vite fait de tomber dans une bouche d'égout de deux mètres de fond) et la circulation dense de véhicules pour beaucoup loin de passer un contrôle technique français génère un bruit et une pollution  peu agréables. On m'avait prévenu, Managua n'est pas la ville de rêve. La première impression pour un occidental tel que moi, habitué à son petit confort et à la sérénité de ses petites villes de Bourgogne, peut être déstabilisante : les rues sont sales et bruyantes, beaucoup d'habitats sont plus que précaires, faits de quelques parpaings, de tôles ondulées et de toute sortes de matériaux de récup' et les chevaux tirant les "calèches" de ces personnes ramassant les bouteilles plastiques ou autres moyens de revenu substantiels sont dans un état à faire mourir Brigitte Bardot d'un infarctus.


Un des nombreux canaux traversant Managua afin d'acheminer les eaux de pluies (et les déchets emportés) en direction du lac Managua. Heureusement, les eaux sont maintenant traitées en grande partie, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé.






















La marche fonctionne un moment mais est vite épuisante et pas nécessairement agréable donc. Non, le moyen de transport privilégié reste le bus... Ceci dit, mieux vaut connaitre ou bien se renseigner. En effet, si certains arrêts (parada) bénéficient d'un panneau indiquant les lignes (rutas) qui y passent, ce n'est pas le cas partout. Quant à trouver un plan des lignes, le seul que j'ai pu trouvé se trouve ici et pour les horaires, comme pour beaucoup d'autres choses au Nicaragua, il n'y en a pas. L'avantage est que le trajet ne coûte presque rien (2,5 Cordobas soit moins de 10 cents) et si vous ne voulez pas des bus, parfois bondés, les courses en taxis vous reviendront à moins de 100 Cordobas (moins de 4$) dans la ville.


Autre grand aspect positif au Nicaragua, vous ne risquez pas de mourir de faim. On trouve de la nourriture partout et pour pas cher. Bien sûr, il ne faut pas vous attendre à de la grande gastronomie et les normes d'hygiènes sont légèrement différentes de ce que l'on trouve chez nous (quoi que comparé à certains kebab, il faut voir). Ainsi, vous mangerez copieusement avec boisson dans la plupart des comedor pour moins de 100C$ (soit moins de 4$).


Repas au Comedor de la Rotunda Güegüense
Au menu : cœur de bœuf grillé, frijoles (haricots rouges), platano (plantain) entre autres. Tout ça pour 60 Cordobas (C$) soit moins de 2€ boisson comprise

Lili et Bobo montent la garde dans la petite maison de Loma de Monserrat où j'étais hébergé
Bref, les premiers jours se passent tranquillement à découvrir la ville et les habitudes de vie. Mon hôte me dit que je peux rester autant que je veux, le temps de trouver où vivre et je profite du petit îlot de sérénité où elle vit au milieu de la ville tout en faisant mes recherches d'appartement à mon rythme en compagnie des deux gardiens des lieux.

J'ai toutefois la chance de trouver rapidement un petit appartement, bien situé par rapport à mon futur lieu de travail. C'est le premier que je visite, le mercredi suivant mon arrivée, et l'endroit me plait immédiatement. L'emménagement est prévu pour le samedi soit juste une semaine après mon arrivée. Dans l'attente, je peux profiter du jeudi, férié à Managua, pour assister aux célébration de Santo Domingo de Guzman, saint patron de la capitale nicaraguayenne.

La rotunda Güegüense, Managua

Fêtes du premier août célébrant à Managua Santo Domingo de Guzman, Saint Patron de Managua


Défilé de caballistas en marge des célébrations de Santo Domingo de Guzman



La rotunda del Periodista, Managua


Entrée de la propriété


Le samedi, je rejoins donc mon nouveau chez moi, dans le quartier dit de Ticomo, sur la Careterra Sur à l'ouest de Managua. La propriété se trouve un peu en hauteur, loin de la grande route. Ainsi, je me retrouve loin du trafic de la ville et peux profiter d'un peu de calme.

La salle à vivre (salon et cuisine)






L'appartement en lui même n'a rien d'exceptionnel et pas mal d'aménagements restent à prévoir si je reste ici. Mais il a l'avantage de ne pas être très cher, pratique et je peux n'y séjourner que quelques mois si je le désire. Mais ce qui m'a surtout fait prendre ma décision, c'est le jardin...






Bienvenidos en mi jardín :

Bananes ? Je dirais plantain.

Papaye cette fois !
Tiens, encore des arbres...





Petite vue sur la vallée depuis le fond du jardin

Ah zut, celui-là ce n'est pas un fruit !



Tiens, j'ai cru voir passer quelqu'un...



Bref, difficile de représenter la taille et la diversité du jardin. Disons qu'il y a de l'espace et nombre d'arbre fruitier. Juste devant mas porte se trouvent notamment un manguier, un oranger et un papayer, quelques mètres plus loin, des bananes plantains. Enfin, ce petit coin de paradis, a aussi ses désavantages : pas accessible en bus, il faut emprunter un autre moyen de transport pour rejoindre le réseau de bus.


Les motos taxis sont sympas mais le prochain objectif reste quand même de trouver une voiture...