Les vacances de Toussaint, souvent synonyme de retour du froid, de nuages dans le ciel et de visites au cimetière, bref, une semaine et demi pour méditer l’arrivée de l’hiver en toute quiétude. A cette occasion réjouissante, j’ai décidé de prendre la route en direction d’une destination ensoleillée : la Picardie, alias le pays de la rose.
Tout débute par une matinée brumeuse en pays bourguignon. La journée de la veille avait été fraîche : matinée humide, cross du collège, crampes aux mollets, puis une soirée en gente compagnie à mirer des compagnies de théâtre de rue dont une tout feu tout flamme dansant le flamenco sur le plateau Saint Jean de Chalon sur Saône, par un froid à faire geler un cœur andalou mais à susciter des envies de crêpes qui nous firent terminer sur l’île Saint Laurent devant une bolée de cidre accompagnée de quelques platitudes au froment recouvertes de caramel breton, de beurre salé et autres joyeusetés sucrées. Bref… (©Bref, production Canal +) ce matin, comme beaucoup d’autres par ailleurs, sortir du confort chaleureux de ma couette ne fut pas l’entreprise la plus aisée de la journée.

9h30, je m'arrête sur la première aire d'autoroute au nord de Chalon sur Saône. J'ai rendez-vous avec des savoyards pour récupérer un colis à livrer dans l'Aisne : mon cousin, Florian, onze ans et demi, 1m51. Nous saluons ses grands-parents et sa grande sœur puis prenons la route... du NORD. En chemin, nous faisons une halte dans la ville des Sacres pour visiter la Cathédrale Notre-Dame de Reims. Après avoir fait un tour dans la nef, nous voyons un panneau nos signalant qu'il est possible de visiter les tours. Nous nous rendons donc au musée du Tau, situé juste au nord de la cathédrale dans les anciens appartements de l'évêché, pour prendre nos billets. Après avoir fait un tour dans le musée qui abrite différents éléments extraits de la cathédrale (statues, tapisseries, trésors...) nous retrouvons notre guide aux yeux aussi bleus que le ciel de cette belle après-midi d'automne. Je me dis que l'ascension promet une vue fort agréable et regrette déjà de ne pas avoir rechargé la batterie de mon appareil photo...
Nous grimpons les 249 marches de l'escalier en colimaçon de la tour nord avant de parvenir sur un palier situé entre les deux tours. De là, nous franchissons une porte qui nous mène sur la façade de la cathédrale, aux pieds des sculptures de Clovis, sa femme Clotilde et de l'évêque Rémi tenant la sainte ampoule avec laquelle il baptisa le roi des Francs à la fin du Vème siècle. Notre guide nous présente différents bâtiments visibles depuis là et nous explique que la plupart des sculptures constituant la galerie des rois sont en fait des rois fictifs. Puis nous franchissons de nouveau la porte et nous rendons dans la charpente même de la cathédrale. Le spectacle est impressionnant au moins autant que l'était la vue depuis la façade. Nous pénétrons dans une immense carène retournée construite en béton armée.

La guide nous explique que lors de la première grande guerre, un incendie se propagea dans la cathédrale suite aux bombardements allemands. L'intégralité de la charpente en chêne s'embrasa, faisant fondre le plomb du toit qui s'écoula par la bouche des gargouilles. La restauration fut confiée à l'architecte Henri Deneux et est réalisée grâce au mécénat des Rockfellers.



La visite se poursuit tout autour des toits de la cathédrale, entre les gargouilles et les statues des gardiens. Puis nous retournons à la voiture et terminons notre voyage par les petites routes de l’Aisne pour arriver chez notre grand-père, à St Quentin, dans la soirée. Je passerai ici quelques jours, occupés principalement par les repas, le repos et surtout du temps à partager avec mon cousin (visite de la ville, baptême de patins à glace…) et à écouter les récits de mon aïeul, avant de reprendre la route, jeudi pour Paris. Cela fait longtemps que je n’ai plus été à la capitale. L’idée me réjouit et fait remonter plein de souvenirs, plus ou moins agréables, mais pour toujours ancrés dans mon esprit.